Le forum du saxophone et des saxophonistes

OLIVIERMOJOSAX a écrit : ↑02 juil. 2025 01:25 Des patterns (quels qu’ils soient) constituent une sorte d’alphabet, de bribes de vocabulaire qu’on peut utiliser pour produire sa propre façon d’improviser.
Une sorte de boîte à outils.
On peut écouter des traits que de grands stylistes du saxophone ont joué (souvent, il y a une discographie en annexe).
Ce que j’aime bien dans Patterns for jazz, c’est que les patterns sont identifiés dans les titres dans lesquels ils ont été utilisés.

Il s’agit si possible de créer son propre référentiel et de modeler des chorus.
Oui Coleman Hawkins a montré qu’on peut s’exprimer sur la verticalité des accords ; Lester Young a plus utilisé des traits mélodiques de gammes altérées sur un ou 2degrés d’une gamme.
Mais il y a aussi l’aspect rythmique.
Il est aussi possible de jouer des motifs répétés.

Et toujours Martial Solal : « tout contrôler à la maison, lâcher le contrôle sur scène »…

merci Olivier !
J'ai été acheter l'ouvrage (pas loin de 40€) et j'en suis content : une pédagogie bien faite. D'autres ouvrages sur les gammes et l'harmonisation, j'en avais, mais avec celui-là, je me sens poussé dans mes connaissances juste comme il faut. J'explique : J'ai commencé à le travailler hier soir (congés, jour 0) et j'en suis à la page 9, "les gammes majeures"... les fameuses qu'on délaisse dès qu'on a l'impression de maîtriser un peu les gammes blues... bref, ce que j'aime, c'est que plutôt que de nous poser sur la base de l'exercice en Do majeur et de sous titrer "faites la même chose dans les 12 tonalités", l'ouvrage nous mène au milieu du gué... avant de nous demander de nous démerder tout seul. Ça change tout : l'oreille a eu le temps de comprendre ce qui est demandé et on sort de la zone de confort sans trop de dommages. Top. Il me reste 163 pages : trop bien !!!

Content que tu sembles avoir la même lecture que moi !
Je trouve ce document réellement pédagogigue et qui ouvre des pistes possibles. Je travaille souvent la partie "polychords". Mais la progression dès le début est cohérente et donne du son et des matériaux pour improviser . c'est déjà pas mal...

C'est le côté "travail des automatismes" qui me plaît bien pour le moment. Surtout ce que j'ai laissé de côté pour aller plus vite. Et comme c'est écrit en introduction (en anglais), la familiarisation avec certains types d'accords. La formule "on ne voit que ce qu'on connaît déjà" se vérifie en musique "on n'entend que ce qu'on connaît déjà"... et du coup plus on apprend et plus on connaît, plus on entend et plus on peut l'espérer mieux jouer.

Petite question supplémentaire :
Est-ce que vous auriez un bouquin ou un pdf qui traine pour le travail des gammes?
Je me dis qu'avec un support je ferais peut-être moins d'erreurs et ça me permettrait d'avancer avec méthode plutôt que de bosser des trucs selon l'inspiration du moment.

S’il y a une pratique ou l’on devrait connecter les doigts aux oreilles sans passer par l’écrit, ce sont bien les gammes et leurs proches cousins arpèges.
Utiliser le cercle des quintes pour les aborder par ordre de difficulté. Do, puis Sol (1 #), puis Fa (1 b), puis Ré (2 #), etc…
Majeure, mineures, whole tone, diminuées.
OK, au début, on va souvent trébucher. Mais c’est sensiblement plus utile d’entendre si c’est juste ou pas que d’aller vérifier une notation.
Surtout, on “câble son cerveau” en degrés, et pas en noms de notes. Tonique-seconde-tierce-quarte-quinte….. La meilleure préparation à l’improvisation.
Transpose “Quand 3 poules vont au champ” d’une quinte, pour voir. C’est aussi la début de What A Wonderful World…

3 poules au champ................on peut pas transposer, elles se sont fait bouffer par le renard..............

Merci du conseil @dexdex !
Je comprends bien la logique de travailler l'oreille en même temps.
Mon idée était de trouver un support pour travailler les gammes avec méthode.
Pour l'ordre, je retiens le cercle des quintes.
Et je vais me rajouter les arpèges.
Et après j'aimerais lier ce travail des gammes au travail de l'articulation (attaques, liaisons) et du rythme.

J'ai commencé par apprendre la gamme majeure par cœur, les 12 tonalités : c'était la condition pour intégrer un atelier jazz. Ça m'a pris à peu près 6 mois. Je l'ai appris sur papier et l'instrument en mains, un peu comme on apprendrait une table de multiplication. L'avantage, c'est que je n'ai pas de difficulté à recracher la gamme entière à partir de la fondamentale, l'inconvénient, c'est que l'automatisme fonctionne mal pour la lecture d'une grille d'accord. Pas efficace du tout... remonter à la fondamentale à partir de la seconde ou de la quinte, c'est l'assurance de comprendre bien trop tard où on met les pieds en impro... d'un autre côté, ça m'a obligé à travailler à l'oreille, focus sur la ligne de basse. Mais ça suppose d'avoir un bassiste pas trop brouillon ni trop versatile, sinon on se perd.
Maintenant je m'efforce à apprendre à lire les accords, entre par cœur et logique de construction... et j'en arrive à la méthode décrite par Dexdex, bien plus souple que ce par quoi j'ai commencé.

J'ai appris mes gammes majeures avec les quintes descendantes, C, F, Bb, Eb, Ab, etc..
Sur les 6 premières tonalités on ajoute des bémols, et sur les 6 suivantes ont enlève des dièses. C'est une logique qui m'a pas mal aidé.
Pour une bonne maîtrise des altérations il faut bien travailler la gamme chromatique sur toute la tessitures, en montant et en descendant, et en accélérant.
Quand c'est bon, faire les gammes majeures en montant par demi-ton: C, C#, D, etc. pour s'affranchir de la logique ci-dessus.
Ensuite jouer les gammes sur toute la tessiture, en négociant bien les virages en haut et en bas, en respectant le tempo, en binaire, puis en swing.
Au bout d'un moment tu peux jouer dans n'importe quelle tonalité sans réfléchir. Tes doigts se mettent en place tout seul. Je m'en suis convaincu en relevant des airs populaires. Un fois la tonalité identifiée, ça allait tout seul.

ça laisse aussi de côté l'apprentissage des accords. À faire séparément, sans doute.
Je ne sais pas si c'est la maîtrise des gammes qui permet de jouer un air connu à partir de n'importe quelle note de départ. Ça a par contre sûrement beaucoup à voir avec le temps qu'on passe à jouer l'instrument et à tâtonner en improvisant (sans lire).